Makin Time + Interview Fay Hallam

Publié le par François Thomazeau

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La deuxième vague Mod (celle suscitée par la sortie du film Quadrophenia en 1979) a poduit quantié de groupes plus médiocres les uns que les autres, au point qu'un certain nombre de formations apparues un peu plus tard (les Prisoners par exemple), sont passées malheureusement trop inaperçues. De ces groupes "Mod" du début des années 80, un des tout meilleurs fut sans doute Makin Time, qui ne s'était pas contenté de choisir le titre d'une chanson de Creation pour avoir de la légitimité. Le son du groupe était impeccable, les compos aguicheuses et groovy. Bref, ce groupe aurait mérité un bien meilleur sort. Le leader du groupe, Martin Blunt, fit par la suite fortune avec les Charlatans, mais on peut avoir une tendresse toute particulière pour Fay Hallam, l'une des rares femmes à avoir fait carrière dans ce style de musique et qui continue deplus belle aujourd'hui avec the Fay Hallam Trinity. Une interview exclusive pour www.lemod.fr sous le clip....


INTERVIEW DE FAY HALLAM, ancienne chanteuse et organiste de Makin Time, qui continue le combat avec son trio, The Trinity.

 

Que signifie le mot Mod pour vous et vous êtes-vous jamais senti une Mod(ette) ?

 

Pour moi, ce sont des gens qui s’habillent dans des tenues bien coupées, intéressantes, et qui aiment la bonne musique. Je pense qu’à 15 ans j’étais ce qu’on peut appeler une Mod. Aujourd’hui, je suis beaucoup d’autres choses. Une épouse, une mère, une musicienne, une prof, une artiste… Tellement de choses qu’aucune étiquette ne suffirait. Mais j’aime toujours la bonne musique, jouée par des gens vrais, et j’aurai toujours une attirance par le style classique des années 60 et même, depuis quelque temps, des années 70.

 

Le modernisme est souvent décrit comme un phénomène essentiellement masculin. Est-ce facile d’être une femme dans ce genre de contexte ?

 

Je n’y ai jamais fait attention même s’il est vrai qu’en 25 ans de musique, je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de femmes que j’ai rencontrées qui jouaient dans des groupes. J’ai toujours trouvé ça normal d’écrire des chansons et de les jouer, et je trouve normal que quiconque ait envie de le faire le fasse quel que soit son sexe. Mais je suis bien la fille de mon père !

 

Les claviers, et en particulier l’orgue Hammond ont toujours joué un rôle particulier dans la musique « Mod » de Brian Auger ou Georgie Fame à vous-même ou James Taylor. Quel est votre rapport à cet instrument ?

 

Je joue depuis des années sur un Vox Continental, mais le son du Hammond est insurpassable. Il y a quelque chose de spirituel en lui, et on ne l’entend plus assez. Mon dilemme est de trouver la juste mesure entre une bonne chanson et le fait de faire ressortir le son du Hammond. J’écris des chansons pop et les deux ne se marient pas toujours. Nous utilisons beaucoup de piano ou de piano électrique. Je n’aime vraiment pas le son strident ou étriqué de certaines guitares.

 

Il y a d’évidentes références au passé dans votre musique (Brian Auger & the Trinity). Que répondez-vous à ceux qui diraient que vous faites une musique “rétro” ?

 

Je ne suis pas dans la copie de quoi que ce soit. Je vis aujourd’hui et je joue une musique originale.

 

Vous avez commencé votre carrière entre le revival Mod de 1979 et la vogue de la Britpop. Etes-vous arrive au mauvais moment ?

 

Non. On ne vit pas dans l’attente que quelqu’un vous donne le signal de départ. On fait ce qu’on a à faire parce que ça nous plaît. Je n’ai jamais eu pour ambition d’être célèbre ou particulièrement riche. Ma seule motivation est ma créativité et quel que soit le succès ou l’absence de succès apparent de ma carrière, je suis reconnaissant envers tous les gens qui viennent nous voir jouer ou qui achète nos disques. Je suis bien consciente que si j’obéissais aux ordres d’une maison de disques, je devrais virer pop et sans doute utiliser des produits pour tenir le coup. The Trinity a quelque chose en plus : l’intégrité.

 

Est-ce que cela signifie encore quelque chose d’être Mod aujourd’hui ?

 

Je ne sais pas. Je ne me pose pas la question. Tout ce qui compte, c’est l’intégrité et mon dernier album : 1975.

 

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